Ce prieuré, dont on retrouve la trace dans un document du 12ème siècle sous le nom d’ « Hospitale Sancti Nicolai de Arambels », est à environ une heure de marche d’Ostabat. C’est un édifice typique de l’architecture romane florissante du moyen âge. Une époque à laquelle les ordres religieux initient et organisent une tradition d’accueil des Jacquets. Son nom est lié à la topographie. En basque il faut traduire « aran » par val et « beltz » par noir… Arambels évoque donc « une vallée noire ». On imagine l’arrivée du pèlerin Harambeltz, harassé et soulagé après cette étape éprouvante au cœur d’une forêt touffue et dangereuse, certainement peuplé de loups, d’ours et de brigands… Ce prieuré hôpital est dédié à Saint-Nicolas du Bari, patron des voyageurs et protecteur des pèlerins, très honoré sur la route de Compostelle. (Extrait du guide)
L’histoire basque se distingue par ses donats, communautés laïques et familiales dont les membres étaient voués au prieuré et à l'hôpital et liés par des vœux mineurs : obéissance, pauvreté et chasteté en cas de veuvage. Dans le cadre de leurs engagements, les donats qui œuvraient sur l'ordre du prieur se mettaient au service des pèlerins.
Harambeltz et Utxiat ont abrité d'importants prieurés hôpitaux médiévaux dont l'organisation reposait sur les donats.
Depuis la fermeture de l'hôpital de Harambeltz, par Louis XVI en 1784, quatre familles de donats se sont instituées propriétaires de la chapelle qu'elles ont pris en charge de génération en génération. Leurs descendants vivent encore aujourd'hui dans les maisons voisines de la chapelle. Copropriétaires de la chapelle, ils en assurent en commun l'entretien.
La succession était dévolue à l’aîné des garçons, à la manière des maisons nobles de Basse Navarre, et, faute de garçon à la fille qui assurait à son mari la charge de donat. À tour de rôle les maîtresses de maison veillent à la propreté de l'édifice et des objets de culte.
Le proche logis d'une famille de donat porte sur sa façade une inscription du XVIIIe siècle mentionnant l'édification de leur maison en 984 et sa reconstruction en 1786, deux ans après la suppression des hôpitaux et des donats en Basse Navarre.