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JCA  Bayonne

JCA Bayonne

Journal d'humeur d'un randonneur bayonnais

Publié par JCA

«  Wokisme »
Mais qui est vraiment « woke » ?
Alors que le mouvement « woke » est très contesté, personne ou presque affirme être « woke ». « Le terme de culture "woke" en France n'existe que dans les termes de ses détracteurs. C'est présenté comme un mouvement mais personne ne s'en revendique. C'est vraiment devenu une tentative de disqualification de mouvements sociaux autour du féminisme, de l'antiracisme, de l'écologie », pointe l'autrice et militante antiraciste Rokhaya Diallo. « Ça me rappelle un peu les débats autour de l'islamo gauchisme, un terme que personne n'a jamais su vraiment définir. Dans le contexte français, ce terme de "wokisme" n'a jamais vraiment eu de sens », poursuit-elle.
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« Cancel Culture »
De quoi est-il réellement question sous l'expression Cancel Culture?  De mise en cause de la liberté d'expression, comme cela est régulièrement déploré dans les médias conservateurs, ou, comme l'écrit Jodie Foster, interrogée par Télérama, de réparer des injustices flagrantes a posteriori ? On doit certes se préoccuper des atteintes à la libre circulation des idées, mais encore faut-il en avoir une juste estimation. Or, rien ne vient étayer la thèse selon laquelle se mettrait en place une sorte d'orthopédie mentale qui devrait être assimilée à la censure. Pour prendre une juste mesure du phénomène, la lecture du « Libelle » de l'historienne Laure Murat, professeur à Los Angeles (UCLA), est indispensable.

Cancel Culture, ou comment discréditer l'indignation légitime
L'autrice rappelle que cancel culture recouvre de nombreuses pratiques, dont la plus répandue est de retirer son soutien, via les réseaux sociaux, à des personnalités ou des institutions s'étant fait remarquer par des opinions ou des comportements jugés racistes, misogynes ou offensants. Les mouvements #MeToo et Black Lives Matter ont souvent recours à la cancel culture, pour dénoncer des situations iniques et exiger des institutions qu'elles prennent leurs responsabilités en cessant d'honorer les personnes accusées d'actes racistes ou d'agressions sexuelles. Plutôt que sur la dénonciation, il conviendrait d'insister sur la responsabilité, puisqu'il s'agit d'inviter ceux qui sont incriminés à assumer leurs propos, à se justifier, ce qui relève en définitive de la prise de conscience éthique. La cancel culture n'est donc souvent que le seul moyen, pour ceux et celles qui n'ont aucun pouvoir, d'exprimer leur indignation en attirant l'attention sur certains dysfonctionnements dont la société s'accommode si volontiers.