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JCA  Bayonne

JCA Bayonne

Journal d'humeur d'un randonneur bayonnais

Publié par JCA

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Une économie sacrifiée. « Combien de temps ça va durer ? » François Lenglet (Plon).

Dégringolade.
Avalanche de normes, dette abyssale, redistribution galopante, étatisme dévorant..

La dérive française sur les dernières décennies se mesure avec deux chiffres. Entre 198o et 2o21, notre dette publique a été multipliée par plus de cinq, en valeur réelle, progressant de 20 % à 112 % du PIB. Sur la même période, le nombre de fonctionnaires pour 1000 habitants est passé de 70 à 84.
Indépendamment de l'augmentation de Ia population, la France publique a donc accru ses effectifs d'un cinquième.
Pour autant, l'école, l'hôpital et la police ne fonctionnent pas mieux qu'avant .
Gâchis d'argent ? Difficultés croissantes de la mission du service public ? Là n'est pas l'explication principale. Le paradoxe que ressentent tous les Français provient de l'extraordinaire progression de la redistribution, qui a dévoré les moyens de l'État au détriment des services publics. Une bonne partie de la dette accumulée a été consumée non pas dans des investissements, mais dans les innombrables allocations, aides et soutiens divers, qui eux-mêmes ont été dépensés dans les supermarchés aux rayons remplis de produits fabriqués à 1'étranger. Déficit public et déficit commercial ont ainsi avancé à l'amble, se creusant au fil des quatre dernières décennies. Pour aboutir au sommet du saugrenu : un bonus de 25 euros pour faire recoudre la doublure d'un vêtement, sur fonds publics, introduit par une loi de 2020. Ou une subvention de 15 euros pour faire réparer sa perceuse-visseuse.

À mesure que l'extraordinaire machine à redistribuer a augmenté sa puissance, elle s'est aussi complexifiée, pour justifier son existence dans une sorte de mouvement perpétuel. Les normes fabriquent des fonctionnaires, qui eux-mêmes fabriquent des normes. En vingt ans, le nombre de mots des textes de loi est passé de 22 à 44 millions. Sur la seule session parlementaire 21-22, 69 lois nouvelles ont été votées, sur 85 jours de séance -presque une loi par jour. Avec, là aussi, son lot d'absurdités. "MaPrimRénov", l'aide pour l'isolation thermique, a été refondue en moyenne tous les 3,7 mois depuis qu'elle a été mise en place. Des coquilles Saint-Jacques vendues en poissonnerie seront taxées différemment selon qu'elles sont ouvertes ou fermées...
Faut-il incriminer les responsables politiques qui se sont succédé ? Après tout, ils ont été élus. Et il y a dans cet état omnivore un travers français que Tocqueville aivait déjà pointé sous l'Ancien Régime.
En réalité, nous alternons des phases où nous laissons l'étatisme prospérer et de brèves prises deconscience qui nous font ceinturer notre démon.
La dernière de ces éclaircies était la période 1983-1988, de la rigueur aux lois sur le marché du travail, en passant par la restructuration de la sidérurgie nationale. Depuis,l'étatisme a repris Ie dessus, avec deux alliés inattendus. L'euro, qui nous a permis de dépenser sans compter avec 1a garantie allemande. Et la baisse des taux d'intérêt, qui a offert de considérables dividendes, intégralement jetés à la mer.

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