PRESSION COMMUNAUTAIRE
Dans les quartiers, elle contraint la conduite des filles.
Ex : Jugés « coupables »
- Collège Arthur-Rimbaud, à Montpellier, le 4 avril : Agression de Samara 13 ans tabassée notamment pour s'être « habillée à l'européenne »
( Une rumeur courait dans son collège du quartier populaire de 1a Mosson, à Montpellier : "BDH" pour « bandeuse d'hommes », la nouvelle insulte à la mode chez les ados. [Version moderne de "fille facile"]. Étiquetée « BDH », Samara, 13 ans, a été passée à tabac jusqu'au coma par plusieurs collégiens.)
- Quelques jours après, devant le collège des Sablons à Viry-Châtillon (Essonne). le 12 avril, Shemsecdine l5 ans est battu à mort pour avoir parlé « librement » à une fille.
Les assassins présumés ont estimé que leur réputation valait bien une vie !
« Beaucoup ont une approche ostentatoire et identitaire de l'islam. Par exemple, le respect du jeûne pendant le ramadan est moins spirituel que culturel et identitaire, au point même de surveiller la pratique des autres et, si nécessaire, de les remettre sur "le droit chemin". L'aspect patriarcal s'ajoute pour les filles: un homme étant respecté par nature, tandis qu'une femme doit se respecter elle-même, grâce à sa pudeur. Elle n'est pas propriétaire de son corps, qui appartient à sa famille puis, un jour, à son mari. »
Les garçons, eux, s'en sortent mieux: le terme "BDG", pour « bandeur de gadji [fille] », désigne au mieux un dragueur, au pire un traître à la communauté masculine parce qu'il cherche l'approbation du sexe opposé, comme si l'amitié était devenue suspecte.
"BDH" ça veut dire "pute", définit d'emblée une lycéenne de Seine-Saint-Denis. Mais, nous, dans le 93, ça dit plutôt "timpe": Et on a le "timpe" facile.»
La mauvaise réputation menace de tomber sur ces jeunes filles comme une épée de Damoclès.
« En arbitrage complètement fou, ces jeunes mettent sur un pied d'égalité la vie d'autrui et leur image »
« Dans les cités défavorisées, l'honneur, finalement, c'est tout ce qui te reste »
« Entre elles, les filles sont conscientes de ce qui pèse sur elles, mais elles se conseillent plutôt de ne pas provoquer les garçons »
« Les ados sont perdues : D'un côté, elles voient des filles hyper-sexy sur TikTok, de l'autre, des femmes voilées. Où sont les modèles qui leur permettraient de se construire sereinement ? »